
Pour les éditeurs japonais, les règles du jeu ont changé dans l’univers du manga. Ils doivent désormais s’adapter. Chez les éditeurs de l’archipel, cela fait quelques années déjà que le sourire a disparu des visages. Il y a eu un retournement du marché et l’on doit se creuser la tête pour trouver des recettes susceptibles d’attirer un public sollicité de toutes parts et de plus en plus exigeant. Pour comprendre ce changement, il suffit de prendre le train ou le métro. Il y a encore une quinzaine d’années, les voyageurs étaient plongés dans des livres ou des magazines quand ils se déplaçaient. Les hommes avaient souvent la tête dans le dernier numéro de leur magazine de prépublication préféré, tremplin indispensable pour les mangaka, et dévoraient des histoires dont ils parleraient avec leurs amis. Désormais, le papier a quasiment disparu des rames. Les gens pianotent sur leur téléphone portable, regardent des émissions de télévision, échangent avec leurs proches via les réseaux sociaux, mais ils ne lisent plus de manga ou presque. Autant il était facile par le passé de récupérer un de ces magazines abandonné par son propriétaire après lecture au cours de son déplacement, autant il est quasi impossible d’en trouver un aujourd’hui. Le changement d’habitude et ses conséquences sur le monde de l’édition remonte exactement à 2005 lorsque pour la première fois de l’histoire de l’édition du manga au Japon le chiffre d’affaires...
