L'heure au Japon

Parution dans le n°21 (juin 2012)

A quelques kilomètres de Sapporo, le petit port d’Otaru retrouve des couleurs grâce à un brasseur venu d’Allemagne. Otaru est aujourd’hui un petit port comme les autres. Pourtant, jusque dans les années 1940, il a été le poumon économique de la région. Il devait son importance au trafic commercial qu’il assurait avec l’île de Sakhaline. Sous contrôle japonais depuis la moitié du XIXème siècle, Sakhaline est revenue dans le giron russe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, faisant tomber dans l’oubli Otaru. Les entrepôts construits il y a plus de 100 ans et implantés le long d’un petit canal rappellent ce passé florissant. C’est d’ailleurs dans l’un de ces bâtiments que s’est installé Johannes Braun. Cet Allemand de 44 ans vit au Japon depuis près de 20 ans. Il s’est installé à Otaru après avoir été recruté pour diriger une brasserie de bière. “Je travaillais en Ecosse dans une distillerie de whisky lorsqu’un chasseur de tête m’a proposé d’aller travailler au Japon”, se souvient-il. “J’avais une expérience conséquente dans le domaine de la bière. D’une part, ma famille gère une brasserie en Allemagne depuis le XVIIème siècle et j’ai étudié puis travaillé dans ce domaine pendant de longues années”. L’assouplissement de la loi sur l’établissement de micro-brasseries a été l’élément déclencheur de cette aventure particulière. En 1994, dans un marché de la bière dominé par les grandes sociétés Kirin, Asahi et Sapporo, les autorités ont décidé de libéraliser le secteur, en autorisant la création de petites structures dans l’archipel. Cela répondait à la fois à une demande, mais aussi à la nécessité de relancer un secteur en crise. Après des années de croissance constante, la consommation de bière est en chute libre depuis deux décennies. Une tendance qui s’explique notamment par la stratégie même des grandes entreprises du...

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