L'heure au Japon

Parution dans le n°106 (décembre 2020)

sex au japon

L’industrie du sexe représente un marché gigantesque dont il est difficile d’éavluer la taille réelle./ Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Profitant des failles de la loi, on ne compte plus les établissements spécialisés qui génèrent un incroyable chiffre d’affaires. Si le Japon possède la plus grande industrie du sexe d’Asie et l’une des plus importantes au monde, trouver des données fiables sur son fonctionnement et l’argent qu’elle génère relève de la gageure. Les statistiques officielles ne sont pas fiables. En effet, il suffit de comparer les données de la police avec le nombre de publicités dans les magazines de sexe pour constater que le nombre réel de boutiques et de pratiques liées au sexe est bien plus important, ce qui signifie que beaucoup d’entre elles ne sont pas enregistrées auprès des autorités. Cela est particulièrement vrai pour les salons de massage “fashion health” et les “image clubs”, tandis que dans le cas des soaplands, seuls quelques établissements sont clandestins (moguri). Pour les non-initiés, un “fashion health” est un endroit relativement bon marché où il n’y a pas de rapports sexuels et où les clients peuvent être masturbés ou bénéficier d’une fellation. Les “image clubs” (imekura), en revanche, proposent à peu près les mêmes services, mais sont axés sur certains fantasmes sexuels (bureau, cabinet médical, salle de classe, wagon de train) et les filles sont déguisées.Heureusement pour nous, l’économiste Kadokura Takashi a fait tout le travail nécessaire sur ce qu’il appelle “l’industrie du bas du corps”, notamment dans son titre le plus populaire Sekai no “Kahanshin” Keizai ga Môkaru Riyû [Pourquoi l'économie mondiale du “bas du corps” est rentable, éd. Hôjôsha, inédit en français]. Dans cet ouvrage, il a analysé et élucidé les mécanismes des profits incroyables générés par l’industrie du sexe au Japon, le nombre réel de travailleurs du sexe dans les entreprises légales et illégales, etc. Selon lui, la seule façon d’estimer la taille du marché du sexe est d’aborder le sujet de bas en haut, en commençant par un seul endroit et en multipliant ensuite les informations recueillies par le nombre approximatif d’entreprises similaires dans le pays.Prenons, par exemple, le cas des “soaplands”. Après avoir effectué un travail de terrain minutieux, il indique que chaque établissement dispose en moyenne de huit pièces. Le temps moyen...

Réservé aux abonnés

S'identifier S'abonner

Exit mobile version