
Avec ses innombrables caractères adoptés du chinois, le système d’écriture du japonais met nos yeux à rude épreuve. Quand on a fait le choix, le bon, de se lancer dans une étude du japonais sans faire l'impasse de l'écrit, sans flancher sous la peur de cette montagne d'idéogrammes qui en décourage plus d'un, alors on s'engage à solliciter ses yeux comme jamais dans une démarche de longue haleine, un parcours d'endurance et de persévérance où le seul vrai travail dont il est question, un travail de mémorisation, repose en premier lieu sur l'activité de nos précieuses prunelles. Car n'importe quel élève de première année en japonais en a fait l'expérience : la mémorisation des kanji passe par une assiduité visuelle au travail qui fatigue, voire use, nos délicates pupilles. Chaque nouveau caractère à étudier oblige à une dissection dans le détail. On commence par compter les traits, en se reprenant plusieurs fois car encore novice et pas toujours capable de savoir où commence et finit un trait. Pas plus expert en matière de clefs, on s'aventure dans le tableau de l'une d'elles que l'on croit avoir eu raison d'isoler comme telle, en vain parce que ce n'est pas la bonne ou plus radicalement parce que ça n'en est pas une. Parvenu enfin au bon tableau, il s'agit ensuite de déterminer le nombre de traits de la ...
