
Comment les maisons d’éditions japonaises réagissent-elles à cette façon peu orthodoxe de travailler ? “Très mal ! Ça ne fait pas du tout partie de leur culture même si, dans l’archipel, ils ont un système de distribution du livre plutôt sain comparé au nôtre. Les auteurs récupèrent les droits de leurs œuvres au bout de dix ans et tant pis pour l’éditeur s’il ne les a pas renouvelés. Les mangaka sont heureux d’être, pour une fois, payés rubis sur l’ongle dès la signature et, surtout, de voir que leurs livres sont édités à l’étranger dans des éditions respectueuses de leur travail. Quand on me ferme la porte, je passe par la fenêtre mais, c’est clair, chez Shûeisha (éditeur de Shônen Jump) ils ont dû afficher ma tête avec marqué WANTED !”, lâche-t-il. A défaut de voir sa tête réellement mise à prix, Alexandre Regreny commence à recevoir, depuis peu, des courriers peu amènes d’éditeurs nippons et de leurs agents européens. “Je n’ai pourtant pas cassé les codes pour le plaisir… Désormais, on fait pression sur des auteurs pour qu’ils ne travaillent pas avec nous. On voulait éditer Macross d’Okazaki, mais le scénariste en a parlé à son éditeur qui lui a tout de suite dit non. Il paraît que nous ne sommes pas fiables.” Pour concrétiser ses choix audacieux, Black Box s’appuie depuis six ans sur une fidèle communauté de lecteurs via une page Facebook très active....
