
Je suppose que cela n'a pas été facile de créer une maison d'édition ici. F. T. : Le secteur de l'édition au Japon n'est pas si différent de celui en Europe. La principale différence est que, si vous souhaitez vendre vos livres par l'intermédiaire d'un distributeur, vous devez ouvrir un compte chez lui, et ce n'est pas facile car vous devez lui prouver que vous êtes assez fort pour le faire. Quand j'ai commencé, je ne savais rien de l'édition, alors j'ai décidé de passer par un autre éditeur. Je suis entré en contact avec Asuka Shinsha qui a accepté de distribuer mes livres. Il n'intervient pas sur le plan éditorial et il m'aide à vendre mes livres moyennant finances. Donc, se lancer sur le marché japonais, en particulier en tant qu'éditeur indépendant, est assez coûteux, mais c'est un environnement très sécurisé. Dans un sens, mon ignorance était une bonne chose. Si j'avais su les obstacles auxquels j'allais être confronté, je ne l'aurais jamais fait. Mais cela a marché. Et comment cela se passe-t-il du côté européen ? F. T. : Comme le suggère le nom de l'entreprise, tous mes auteurs viennent d'Europe. Actuellement, je publie principalement des auteurs français, mais au début, j'ai travaillé avec de nombreux auteurs originaires d'Italie, d'Espagne, de Belgique, etc. publiés ou même installés en France. Aujourd'hui, mon titre le mieux vendu, Blacksad [éd. Dargaud], est l'œuvre de deux Espagnols, Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido. Je ne publie pas d'histoires originales. Toutes ces bandes dessinées ont déjà...
