
Du 7 juin au 9 juillet, Espace Japon rend hommage à l’une des publications les plus innovantes de la bande dessinée. Les vrais amateurs de manga le connaissent et savent le rôle influent qu’il a eu auprès de très nombreux dessinateurs. Pourtant, rares sont les exemplaires disponibles en France. Voilà pourquoi l’exposition Une révolution nommée Garo (1964-1974) organisée à Espace Japon est un événement qu’il convient de ne pas manquer. Elle rend hommage à Garo, l’un des magazines cultes de la bande dessinée made in Japan et de la culture contestataire. Lorsque Garo paraît en septembre 1964, Seirindô, la maison d'édition de Nagai Ka-tsuichi a déjà deux ans d'existence. L'objectif est de donner aux dessinateurs un espace de création où ils pourront s'exprimer en toute liberté. Ces derniers ne vont pas s'en priver et offrir des œuvres originales à un lectorat composé essentiellement de jeunes étudiants qui en redemande. En 1967-68, sa diffusion atteint 80 000 exemplaires par mois, illustration de sa popularité, malgré son audace graphique parfois déconcertante. Mais c'est l'époque où tout est permis. Le cinéma a connu sa révolution comme le théâtre, il n'est donc pas étonnant que l'univers du manga, qui s'adresse alors avant tout à un public très jeune, connaisse lui aussi des changements importants. Garo est le premier magazine à se lancer dans la publication d’œuvres résolument destinées à un lectorat plus âgé. Le premier numéro paraît en 1964. C'est l'année des Jeux olympiques de Tôkyô qui marquent de façon significative le retour du pays dans le concert des nations. C'est aussi l'année de l'entrée en service du Shinkansen, le train à grande vitesse, entre Tôkyô et Osaka qui illustre le triomphe de la technologie nippone. C'est enfin l'année où le Japon entre...
