L'heure au Japon

Parution dans le n°58 (mars 2016)

Pour favoriser la croissance locale et fournir des aliments de qualité, les agriculteurs ont trouvé la bonne recette. Depuis quelques mois, Imabari est au cœur de nombreuses conversations. La deuxième ville de la préfecture d’Ehime, sur l’île de Shikoku, est célèbre pour ses activités dans le domaine maritime. Mais ce ne sont pas ses activités dans la construction navale ou le commerce qui attirent aujourd’hui l’attention, c’est quelque chose en rapport avec l’estomac. Depuis les années 1980, Imabari s’est lancé dans l’agriculture biologique afin de développer des habitudes alimentaires plus saines, mais aussi de créer les conditions d’une économie plus durable. Un homme en particulier est derrière le slogan Chisan Chishô (une production locale pour une consommation locale) qui résume cette nouvelle tendance. Il s’agit de Yasui Takashi. A 55 ans, il dirige une antenne locale de la mairie d’Imabari et se bat pour que les écoles s’approvisionnent auprès des producteurs qui défendent cette agriculture. Quel a été votre parcours ? Yasui Takashi : A l’époque où je faisais des études agricoles, je me suis intéressé à l’agriculture biologique. Après mon diplôme, je suis allé à Kumamoto et à Saitama pour approfondir ce sujet afin de développer les techniques à Imabari. Aussi lorsque le mouvement en faveur d’une meilleure alimentation à l’école a pris de l’ampleur, j’ai sauté sur l’occasion. La mairie a été réceptive et nous avons ainsi pu mettre en place les moyens et les hommes indispensables à la réalisation de ce projet. Tout a donc commencé avec les repas des écoliers ? Y. T. : En effet, avec toutes ces mères dont les enfants fréquentaient les écoles primaires. Elles se sentaient particulièrement concernées par la nourriture servie à leurs progénitures. En général, les écoles se fournissent auprès des centrales d’achat implantées dans les grandes villes. En d’autres termes, les légumes, les fruits, le poisson et les autres aliments produits localement sont envoyés là-bas avant d’être renvoyés dans les régions. C’est un cercle vicieux. Et finalement les...

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