L'heure au Japon

Parution dans le n°60 (mai 2016)

ultraman japon

Personnage clé de la première série, Kurobe Susumu reste, 50 ans plus tard, extrêmement populaire. Depuis le début de la saga Ultraman, il y a 50 ans, de nombreux acteurs ont interprété l’alter ego humain d’Ultraman, mais aucun d’entre eux ne peut rivaliser en popularité avec Kurobe Susumu alias Hayata Shin, membre de la première Agence d’investigation scientifique (AIS) dans son célèbre costume orange. A 76 ans, Kurobe est toujours très actif. En 2012, il a même repris son ancien rôle dans le long métrage Ultraman Saga. Nous l’avons rencontré au siège de Tsuburaya Productions. Qu’est-ce qui vous a amené à faire l’acteur ? Kurobe Susumu : Ça m’a pris alors que j’étais en année de licence à l’université. Déjà au lycée, j'aimais le cinéma et je séchais souvent les cours pour aller voir des films. J’adorais particulièrement les jidaigeki (films d’époque) avec des stars comme Misora Hibari et Ichikawa Utaemon. Avant cela, quand j’étais au collège, j’avais assisté à un spectacle de théâtre mis en scène par des jeunes de la ville. Je crois que c’est la première fois que j’ai pensé à devenir acteur un jour. Comment avez-vous réussi à vous faire embaucher par la Tôhô ? K. S. : Avant d’y entrer, j’avais appartenu à une troupe de théâtre à l’université, mais nous n'avions pas beaucoup de succès. A cette époque, j'avais des problèmes à la maison. Ma famille m'a rejeté, et je me suis retrouvé sans le sou à Tôkyô. J’ai laissé tomber mes études et commencé à chercher un moyen de gagner un peu d'argent jusqu'à ce que je commence à travailler comme cireur de chaussures. C’était en 1961. A ce moment-là, j’ai été repéré par un réalisateur qui m’a présenté à la Tôhô. Parlez-nous de vos débuts en tant qu’acteur. K. S. : J'ai passé les six premiers mois à me former au métier d’acteur. Après, j’ai commencé à apparaître dans des films, mais seulement comme figurant dans des scènes de rue. Je devais seulement marcher face à la caméra ou rester debout en arrière-plan sans dire un mot. J’étais vraiment au bas de l’échelle. Heureusement, j’ai attiré le regard d’un producteur qui a favorisé mes vrais débuts en 1963. Quel genre de rôles avez-vous interprété ? K. S. : N’importe quoi que ce soit dans des films sur la jeunesse ou des films de yakuza. A l’époque, le principe de l’audition n’existait pas. Les acteurs étaient assignés à un film et il devait faire ce qu’on lui disait. Nous étions de simples employés de l’entreprise et nous obéissions aux ordres qui venaient d'en haut. Pour la petite histoire, l’un des premiers films dans lequel j’ai fait une apparition s’intitulait Kokusai himitsu keisatsu : Kagi no kagi [Police secrète internationale : la clé de la clé, 1965], une parodie...

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