L'heure au Japon

Parution dans le n°103 (septembre 2020)

Situé dans une rue commerçante traditionnelle, le Demachi-za a su conquérir un public grâce à une programmation variée et diverses activités annexes. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Demachi-za a réussi son pari de s’installer dans un quartier où il n’y avait pas de cinéma. La Demachi Masugata Shôtengai est une rue commerçante animée qui conserve encore l’atmosphère des années 1950-1960. Située dans le nord de Kyôto, près du delta de la rivière Kamo et de plusieurs établissements d’enseignement supérieur tels que la célèbre université Dôshisha et l’université de Kyôto, elle attire une foule mixte d’anciens et d’étudiants locaux. C’est ici, dans un coin autrefois occupé par une pharmacie, que l’on trouve Demachi-za, une petite salle de cinéma indépendante qui, bien que relativement nouvelle dans le quartier, est rapidement devenue un foyer d’activité culturelle.De l’extérieur, le bâtiment semble trompeusement petit et compact, mais ses activités aux multiples facettes sont réparties sur quatre étages. Le premier étage, en plus d’être le hall d’entrée où vous pouvez acheter des billets et des produits liés au cinéma, est occupé par un petit café qui sert une variété de boissons et de snacks inspirés par le cinéma. On y trouve également une librairie qui vend un large éventail de titres, y compris des livres sélectionnés par des cinéastes et des critiques, et qui organise des conférences autour de la parution d’un ouvrage particulier. Les deux salles de cinéma se trouvent respectivement au deuxième étage et au sous-sol (elles peuvent accueillir entre 40 et 50 personnes) tandis que le dernier étage est consacré aux expositions d’art et autres événements.Chaque espace (cinéma, librairie, café) est géré par une personne différente, et Tanaka Seiichi est responsable de la programmation des films. Diplômé de l'Université des études étrangères de Kyôto, il a été membre du Festival international du film étudiant de Kyôto avant de rejoindre Shima Films, une société de production cinématographique locale qui gère deux autres cinémas dans la préfecture. “En 2013, la municipalité nous a donné l’autorisation de gérer un cinéma et une école de cinéma dans une ancienne école primaire”, raconte-t-il. “Le cinéma Risshin est devenu assez populaire, mais après environ quatre ans, les autorités ont décidé de confier la gestion de l’école à un opérateur commercial privé qui n'avait aucune utilité pour nos activités.” Pour Tanaka Seiichi, il ne s’agit pas d’imposer ses choix, mais d’offrir des opportunités aux visiteurs. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Dans des circonstances normales, cela aurait signifié la fin du projet, mais en quelques années de fonctionnement, le cinéma Risshin avait trouvé un public fidèle parmi les cinéphiles, et il a donc été décidé de déplacer l’opération dans un autre lieu. Demachi-za a ainsi été créé en juillet 2017.Bien que la rue commerçante choisie par Tanaka Seiichi et ses collaborateurs soit proche de plusieurs universités, elle ne possédait ni cinéma ni librairie. “Nous avons pensé que cette zone offrait une bonne opportunité de créer une sorte de centre culturel de grande envergure qui, outre la projection de films et la vente de livres, organiserait des événements, des expositions...

Réservé aux abonnés

S'identifier S'abonner

Exit mobile version