
Loué, des décennies durant, comme "terre de contrastes", le Japon véhicule une langue aux registres disparates à souhait. Quand on se déplace au Japon, on est frappé de voir à quel point l'environnement peut changer sans avoir besoin de parcourir des kilomètres. Avancer dans la ville japonaise, c'est faire défiler un décor qui se transforme en permanence, souvent sans logique apparente et sans transition. On passe aisément du quartier commerçant, animé à outrance, aux ruelles tranquilles et arborées, des façades boisées de l'habitat traditionnel aux enchevêtrements métalico-électriques des parkings à étages et des transformateurs pas si hauts perchés, des résonances étourdissantes de l'entrée d'une salle de pachinko à la sérénité de celle d'un salon de thé… Il y en a des choses et du monde à faire tenir sur ces bouts de terre pris entre mers et océan, alors on ne s'encombre pas des transitions. Et la langue n'échappe pas à ce façonnement du paysage qu'elle épouse pour mieux scinder les petits événements qui le composent....
