
La France a joué un rôle considérable dans la constitution des règles de droit moderne dans l’archipel. Le droit moderne au Japon a fortement été influencé par la France. Les études de droit français au Japon ont débuté avec la traduction du Droit en France par Mitsukuri Rinsho en 1870. Le ministre de la Justice, Etoh Shinpei (1834-1874), lui avait demandé de traduire en urgence le droit français. “Ne vous souciez pas des fautes de traduction, mais faites vite”, lui avait-il alors dit. Chargé d’établir un droit moderne au Japon, le ministre devant l’urgence de sa mission en était arrivé au point d’envisager l’application de la législation française au Japon. Même si Mitsukuri avait déjà séjourné en France à la fin de l’époque d’Edo, la traduction des termes juridiques constituait une tâche bien difficile d’autant qu’il ne bénéficiait d’aucune aide. Il demanda au ministre la permission de partir en France pour étudier ; mais craignant une longue absence de son traducteur, Etoh Shinpei proposa de faire venir un juriste français. En 1872, Georges Hilaire Bousquet (1845-1937) arriva au Japon et donna des cours de droit français dans une école, annexe du ministère de la Justice. Un an plus tard, Gustave Emile Boissonade (1825-1910) fut appelé comme conseiller du ministère de la Justice. C’est lui qui est considéré comme le père fondateur du Code civil japonais. Professeur adjoint à la faculté de droit de l’université de Grenoble, Boissonade a ensuite été chargé de cours à la faculté de droit à Paris, où il enseigna en 1863 à des Japonais comme Kishira Kaneyasu, le futur premier président de la Cour suprême, Inoue Kowashi, futur ministre de la Culture), Tsuruta Akira, futur procureur général de la Cour suprême et professeur de droit à l’Université de Tôkyô, Imamura Warou, futur ministre des Affaires étrangères ou ...
