
Naoto : Le Gardien de Fukushima est une belle ode à la vie. / Editions Steinkis 2021/F. Grolleau/E. Blain Ewen Blain et Fabien Grolleau dressentle portrait d’un homme qui a refusé d’abdiquer devant la mort. Attention, ceci n’est pas un manga ! Attention, ceci ne concerne pas Kan Naoto, l’ancien Premier ministre qui était en fonction au moment du séisme du 11 mars 2011 ! Ce que vous tiendrez entre les mains, espérons-le, est une bande dessinée d’Ewen Blain (dessin) et de Fabien Grolleau (scénario) dont les codes graphiques n’ont rien à voir avec le manga. Et le Naoto dont il est question dans le titre est le prénom de M. Matsumura, personnage tout aussi réel que l’ex-chef du gouvernement japonais, mais qui, à la différence de ce dernier, vit dans sa chair les conséquences d’une autre catastrophe liée à la première : la fusion du cœur de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima 1.Le sous-titre de ce magnifique album, Le Gardien de Fukushima, évoque mieux le rôle de cet homme qui a décidé de rester seul dans la zone interdite. Sans autorisation, au risque d’une amende et d’un mois de prison. Sans compteur Geiger, sans masque de protection. Parce qu’au-delà du fait qu’il veut rester dans sa région natale, l’homme n’a pas voulu abandonner ses bêtes ni celles que ses collègues ont laissées derrière eux en quittant la région contaminée. “Laisser agoniser des centaines d’animaux est un crime”, affirme celui qui va devenir un des symboles de la lutte contre le nucléaire. A ...
