L'heure au Japon

Parution dans le n°59 (avril 2016)

Partis tenter l’aventure ailleurs, ils sont nombreux à revenir dans leur ville natale pour participer à sa renaissance. Dans la région d’Ishinomaki dévastée par le séisme, il y a ceux qui l’ont quittée après avoir tout perdu. Mais il y a aussi ceux qui y reviennent pour faire revivre et développer leur région meurtrie. Ce phénomène baptisé “U-Turn” (demi-tour) marque le retour des gens qui regagne leur ville natale pour y travailler. Après avoir acquis ailleurs différents savoir-faire, ils profitent de leur retour pour réaliser leur rêve en créant de nouveaux projets professionnels et en tissant de nouveaux liens entre les gens. Nous avons enquêté sur ces jeunes pour qui l’attachement au pays natal est une source de dynamisme pour toute la région. C’est la cas de Suzuki Kimiko. Originaire du quartier d’Inai à Ishinomaki, cette jeune femme de 31 ans est revenue au printemps 2015 après un séjour de plusieurs années à Tôkyô. Elle travaille actuellement au sein de l’association Hamanone (la racine de la plage) dans le quartier de Momonoura dont le but est de reconstruire la péninsule d’Ojika. Tout en s’occupant de la galerie gérée par cette organisation, Kimiko continue à dessiner. A sa sortie du lycée pour filles d’Ishinomaki (actuellement le lycée Sakurazaka), elle a poursuivi ses études de dessin dans une école privée à Sendai, où elle a pu utiliser son talent pour effectuer quelques petits boulots. A 24 ans, un déclic s’est opéré quand ses parents l’ont encouragée à parfaire sa formation de dessinatrice à dans la capiatle. Elle a ainsi quitté sa région natale. Lors du séisme diu 11 mars 2011, la maison de ses parents a été à moitié détruite. Immédiatement, elle a voulu rentrer, mais ses parents lui ont déconseillé. “Certains ont perdu la vie sans pouvoir réaliser leur rêve. Alors, toi, si tu as encore un rêve, tu te dois de persévérer”, lui ont-il dit pour justifier leur position. Ces paroles l’ont encouragé à réaliser sa première exposition personnelle. Par ala suite, elle a multiplié les occasions de présenter ses œuvres. Il se trouve qu’à la fin 2014, Hamanone lui a fait une proposition en rapport avec les chevreuils de la péninsule d’Ojika (chevreuil en japonais). Très motivée par ce projet, Kimiko s’est décidée à faire son retour. “Non seulement je suis là pour la région, mais je peux également continuer à dessiner”, se réjouit-elle. Si, juste après la catastrophe, elle a hésité à revenir, elle se sent aujourd’hui soulagée d’être revenue. Une partie de son travail concerne le dessin. “A Ishinomaki, j’ai trouvé qu’il manquait d’événements culturels. Mon rêve est que les gens se familiarisent au dessin et à la peinture par le biais de l’environnement”, explique-t-elle....

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