L'heure au Japon

Parution dans le n°27 (février 2013)

distributeurs japon

Ils sont partout. Du nord au sud, au sommet du mont Fuji ou sous la mer, ils assurent un service continu. Ils savent s’adapter aux développements des technologies et aux évolutions des modes de consommation. Dans le paysage japonais, il y a trois éléments que l’on retrouve partout dans l’archipel : le train, le temple bouddhiste ou le sanctuaire shintoïste et le distributeur automatique (jidôhanbaiki). Avec un distributeur pour 24 habitants, la densité de ces machines est telle que le Japon est de loin le pays qui en compte le plus. avec près de 5,1 millions d’unités répartis sur l’ensemble du territoire. En quand on dit partout, ce n’est pas exagéré. Au sommet du mont Fuji à 3 776 mètres mais aussi sous la mer à 145 mètres sous son niveau dans la gare de Yoshioka Kaitei située dans le tunnel Seikan qui relie l’île de Honshû à celle de Hokkaidô. Toujours sur l’île septentrionale, à Wakkanai, au cap Sôya qui marque l’extrémité nord du Japon, il y a aussi un distributeur tout comme sur l’île de Hateruma, dernière île habitée d’Okinawa, à la pointe sud du pays. S’il est difficile d’échapper au train lorsqu’on s’y rend, il est carrément imposible de ne pas croiser sur son chemin un distributeur automatique qu’il soit de boissons, de cigarettes voire de parapluies. Même si le développement des supérettes ouvertes 24h/24 et 7 jours/7 aurait pu nuire à leur existence, les distributeurs ont la peau dure et ne semblent pas décidés à céder du terrain. Un ami me faisait récemment remarquer qu’entre son domicile et la gare située à environ 600 mètres il avait dénombré pas moins de 47 distributeurs sur le chemin. Il peut tout à la fois acheter son riz, des piles, du tabac, des fruits, des glaces ou encore des préservatifs. Le chiffre est étonnant, mais il traduit un mode de vie dans lequel le rapport à la machine est tout aussi normal que l’échange entre un client et un marchand. Dans un pays où l’espace est compté, il va sans dire que ces appareils assurent un service idéal en prenant un minimum de place. Ça l’est aussi pour les commerçants qui disposent en plus d’une source de revenus non négligeables. Bref, tout le monde y trouve son intérêt d’autant que le vandalisme ne fait guère partie des mœurs nippones. On sait trop bien le service qu’ils peuvent rendre pour que les distributeurs deviennent la cible de voyous même si cela peut arriver de temps en temps. Les Japonais ne sont pas tous des anges. Pour ceux-là, il existe même des appareils automatiques qui distribuent des objets interdits aux mineurs. Pour éviter que ces derniers (au Japon, la majorité est à 20 ans) ne consomment par exemple du tabac en achetant des cigarettes dans des distribueturs automatiques (ce qui se faisait assez aisément par le passé), les autorités et les industriels du secteur ont créé des machines...

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