L'heure au Japon

Parution dans le n°36 (décembre 2013)

Le réalisateur du Voyage vers Agartha signe son grand retour avec The Garden of Words. Un chef-d’œuvre d’une grande subtilité. Il nous avait enchantés avec La Tour au-delà des nuages (Kumo no mukō, yakusoku no bashō), touchés avec 5cm par seconde (Byôsoku 5 centimeter) et intrigués avec Le Voyage vers Agartha (Hoshi o Ou Kodomo), Shinkai Makoto revient avec The Garden of Words (Kotonoha no Niwa), un film bouleversant qui aborde le thème de la maturité chez les individus. Qu’est-ce qui vous a motivé pour réaliser ce film ? Shinkai Makoto :  D’abord, je voulais faire un film sur la pluie. Je connaissais aussi un parc que je fréquentais où se trouve l’abri du film. Ce sont ces deux éléments qui m’ont donné envie de faire ce film. The Garden of Words tranche avec Le Voyage vers Agartha. Avez-vous voulu revenir aux sources en le réalisant ? S. M. :  Après Le Voyage vers Agartha, j’avais trois projets en tête. Le premier était destiné au jeune public, le second était une œuvre de science-fiction et le troisième était une œuvre dont l’univers était proche de mon film 5cm par seconde parce que je sais qu’un grand nombre de mes fans l’apprécie tout particulièrement. J’ai donc soumis ces trois idées à mon producteur et en définitive, c’est lui qui a choisi la dernière proposition, à savoir The Garden of Words. Cela dit, je n’ai pas voulu le réaliser pour me démarquer du Voyage vers Agartha. J’ai tout simplement réfléchi à ce que j’avais envie de faire. Je n’avais pas l’intention du moins consciemment de revenir aux sources. Chaque fois que je réalise une œuvre, il est vrai que je me pose de nombreuses questions sur ce que je viens de faire. Ça m’arrive après chacune de mes réalisations que ce soit Le Voyage vers Agartha ou 5cm par seconde. Si je n’avais pas réalisé 5cm par seconde, je n’aurais pas pu faire Le Voyage vers Agartha non plus. En ce sens, je m’intéresse davantage aux progrès que je fais au niveau du dessin, du scénario. Et comme à chaque fois, je progresse, je me sens capable de passer à autre chose. Je n’ai donc pas réagi aux critiques de ceux qui estimaient que Le Voyage vers Agartha ne me correspondait pas. J’ai, au contraire, profité des techniques acquises pendant la réalisation de ce film pour me lancer dans le projet de The Garden of Words. Et avec lui, mon ambition était de les améliorer pour qu’elles me servent à l’avenir pour d’autres films. Précédemment, je vous ai dit qu’après Le Voyage vers Agartha, j’avais trois projets dont un pour les enfants. Celui-ci est un film à la Miyazaki. Je ne rejette vraiment pas ce style et j’ai très envie de l’explorer. La durée de The Garden of Words  est plutôt courte, ce qui n’est pas courant de nos jours pour un film d’animation. Etait-ce prévu dès le départ ? S. M. :  Dès le lancement du projet, je pensais en effet à réaliser un moyen métrage pour ce film-là. L’histoire se déroule sur une courte période de 3-4 mois entre le début de la saison des pluies et la fin de l’été. A mes yeux, un moyen métrage permettrait de traiter...

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