
Glénat publie une belle anthologie en deux volumes des œuvres les plus marquantes de celle qui a révolutionné le manga pour filles. Depuis trois ou quatre ans, les éditeurs français s’intéressent à l’aspect patrimonial du manga, en publiant les œuvres des mangaka qui ont contribué à donner ses lettres de noblesse à ce mode d’expression sans pour autant être connus du grand public français. Malheureusement, les auteurs et les titres choisis n’ont pas toujours bénéficié d’un travail éditorial à la hauteur de leur talent et de leur importance dans l’histoire du manga, ce qui a irrémédiablement conduit à des échecs commerciaux. Comme exemple notable de ce genre de bonne idée gâchée par l’absence d’un accompagnement éditorial digne de ce nom, on peut citer Kamui-den de Shirato Sanpei publié chez Kana. C’est d’autant plus dommage que cette œuvre a joué un rôle majeur et influencé bon nombre d’artistes actuels. Heureusement, il arrive que certains professionnels osent et prennent des risques en publiant des chefs-d’œuvre auxquels ils accordent une attention particulière. Ils saisissent que la réussite commerciale du projet ne peut être atteinte qu’avec un investissement lié à une présentation du mangaka et de ses titres même de façon succincte. On ne demande pas la réalisation d’une thèse, mais simplement une contextualisation de l’œuvre pour qu’elle soit plus accessible. La parution de l’anthologie en deux volumes de Hagio Moto chez Glénat est une belle illustration de ce type d’engagement derrière un auteur encore méconnu. Pourtant Hagio Moto appartient à cette catégorie d’auteurs qui ont révolutionné le manga et sans lesquels il n’aurait pas pris l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui. En décembre dernier, Kazé avait déjà publié Le Cœur de Thomas (Tomasu no shinzô, 1975) de la...
