L'heure au Japon

Parution dans le n°47 (février 2015)

Taniguchi apprécie la cuisine dotée d’une âme. C’est ce qui ressort de l’une de ses œuvres phares : Le Gourmet solitaire. Lorsqu’on demande à Taniguchi Jirô ce qu’il aime manger, il commence à réfléchir à voix haute. Il semble hésiter, puis d’une voix décidée, il répond : des nouilles. Le mangaka apprécie les râmen, les undon ou encore les soba. Une nourriture simple, mais roborative qui constitue un élément de base essentiel de la cuisine japonaise. Il existe d’ailleurs l’expression ichijû issai (une soupe et un accompagnement) qui constitue en quelque sorte la définition de l’équilibre nutritionnel pour un Japonais. En ce sens, les pâtes sont idéales car elles concentrent souvent ce principe dans un unique récipient. Voilà pourquoi il est difficile d’imaginer un Japonais qui ne mangerait pas au moins une fois par jour un plat de nouilles. L’omniprésence de petits restaurants de râmen ou de soba dans les centres-villes de l’archipel illustre bien l’importance de cette cuisine somme toute banale. La personnalité de Taniguchi Jirô s’accorde parfaitement à la simplicité de cette cuisine. Ce n’est sans doute pas un hasard que le mangaka se soit décidé de créer, entre 1994 et 1996, Le Gourmet solitaire (Casterman) à partir d’un scénario de Kusumi Masayuki. Adapté depuis 2012 à la télévision par la chaîne TV Tôkyô, le manga connaît une seconde jeunesse au Japon. Comme d’autres œuvres de Taniguchi, cet ouvrage fait la part belle à la lenteur et à la découverte. C’est en effet un ouvrage qui se déguste et qui ne souffre ...

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