
Il est intéressant de noter que les premières pages du premier volume de Empereur du Japon (Shôwa Tennô Monogatari) que les éditions Delcourt-Tonkam ont la très bonne idée de publier dans sa version française évoquent la rencontre entre le souverain japonais et Douglas MacArthur, commandant suprême des forces alliées au Japon au cours de laquelle le premier affirme au second que “la responsabilité concernant les actes commis par le Japon pendant cette guerre, quels qu’ils aient été… De même que tous les agissements de l’état-major, de l’armée et des responsables politiques au nom de ce pays, m’incombent entièrement et directement”. Ces paroles soulignent à quel point Hirohito était conscient de la situation et des conséquences liées aux décisions prises alors qu’il régnait sur le pays. En mettant l’accent sur cet épisode dès le début du manga, ses auteurs entendent rappeler que l’empereur ne cherchait pas à se cacher derrière d’autres pour reconnaître ses responsabilités, mais qu’il était en partie contraint par un système dont il ne contrôlait pas tout le fonctionnement. Il faudra sans doute encore de nombreuses années avant de connaître avec plus de précision le rôle concret de Hirohito dans le déclenchement d’une guerre qui a abouti à l’atomisation de deux villes : Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. En attendant, il est d’ores et déjà possible de se familiariser avec ce personnage important de l’histoire mondiale grâce à ce manga d’excellente facture signé Nôjô Jun’ichi pour le dessin. On comprend qu’il ne s’agit pas d’une œuvre tout à fait comme les autres et qu’elle a fait l’objet d’un soin tout particulier quand on s’aperçoit que le scénario d’Eifuku Issei s’appuie sur l’une des biographies les plus connues de l’empereur Shôwa et qu’il a bénéficié...
