L'heure au Japon

Parution dans le n°12 (juillet 2011)

FEMME mangaka japon

Les éditeurs japonais se tournent de plus en plus vers les femmes qu’ils considèrent comme des sauveuses. Dans le secteur de l’édition, il n’existe aucune publication qui a dépassé la barre des 200 millions d’exemplaires vendus. C’est exceptionnel et c’est indispensable de le souligner”. Sasaki Hisashi, rédacteur en chef de Shônen Jump, le principal magazine de prépublication de l’archipel est manifestement heureux de souligner le succès incroyable de One Piece, manga d’Oda Eiichirô, dont les 61 premiers volumes se sont écoulés à plus de 200 millions d’exemplaires au Japon. En 2010, le 57ème tome a été tiré à plus de 3 millions d’exemplaires, un record pour une première édition, dépassant même Harry Potter. Le record a été battu en brèche en février 2011 avec un tirage de 3,8 millions d’exemplaires pour la première édition du 61ème tome de la série. Bref, One Piece est devenu le pilier sur lequel l’ensemble du secteur de la bande dessinée au Japon s’appuie. Au regard de ces chiffres, on pourrait penser que tout va pour le mieux au pays du manga. Mais c’est loin d’être le cas. Au niveau des magazines de prépublication, seul  Shônen Jump parvient à limiter les dégâts grâce aux aventures du capitaine Monkey D. Luffy et son équipage. Lorsqu’en septembre, la série a fait une pause de quatre semaines, les ventes de l’hebdomadaire ont littéralement chuté avant de reprendre quand de nouveaux épisodes ont été publiés. C’est tout un monde qui est en train de bouger Mais cette dépendance à l’égard d’une seule série est évidemment dangereuse. Tout le monde se souvient que la fin de Dragon Ball et de Slam Dunk au milieu des années 1990 a entraîné une baisse drastique des ventes. On a donc conscience que le jour où One Piece cessera d’exister, le prix à payer sera très élevé à moins de retrouver un manga susceptible de fédérer un très large public. Les éditeurs cherchent donc des recettes susceptibles d’assurer des rentrées stables. Ils ont notamment investi le cinéma, en favorisant l’adaptation de leurs mangas pour le grand écran [voir Zoom Japon n°2, juillet-août 2010]. La plupart des films produits rencontrent un bon succès auprès du public, permettant aussi de relancer les ventes des mangas eux-mêmes. Cependant, on estime que cette solution a ses limites et qu’il convient de mieux analyser...

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