L'heure au Japon

Parution dans le n°36 (décembre 2013)

Propriétaire de deux restaurants étoilés à Tôkyô, le chef japonais s’installe à Paris pour apporter le meilleur de sa cuisine. Selon le très respecté Guide Michelin, Tôkyô domine le monde culinaire. Okuda Tôru en est la meilleure illustration avec 5 étoiles à son actif. Non content de diriger le Kojyû et ses 3 étoiles et le Ginza Okuda qui en possède deux, le chef de 44 ans a décidé d’ouvrir un restaurant à Paris à deux pas des Champs Elysées. Qu’est-ce qui vous a décidé à ouvrir un restaurant à l’étranger ? Okuda Tôru :  Il y a deux raisons. La première est liée au fait que la cuisine japonaise (washoku) gagne en popularité à l’étranger, mais qu’il n’est pas facile d’y trouver une nourriture japonaise digne de ce nom. Cela ne signifie pas que je suis opposé aux chefs étrangers qui l’exécutent. Après tout, il y a bien d’excellents cuisiniers japonais qui font de l’excellente cuisine française ou italienne. Le problème, c’est que la plupart des plats proposé dans les restaurants japonais à l’étranger sont d’un faible niveau. En ouvrant cet établissement à Paris, je veux offrir au public une vraie cuisine japonaise préparée par une équipe japonaise expérimentée et servie dans un cadre authentiquement japonais.  La deuxième raison a trait à la situation de la cuisine japonaise au Japon qui n’est pas très réjouissante malgré la popularité qu’elle rencontre à l’étranger. Par exemple, bon nombre de Japonais prennent du café et des tartines au petit-déjeuner et se contentent le soir d’un repas rapide à l’occidentale ou à la chinoise. Il est plus facile de préparer un bol de râmen ou une assiette de pâtes. Les choses ont beaucoup changé. Les jeunes n’apprennent plus à cuisiner auprès de leur mère. Un autre problème lié à ce que je viens de décrire, c’est la pénurie de cuisiniers. Actuellement à peine 10 % des apprentis font des écoles spécialisées en cuisine japonaise. Les autres veulent devenir chef pâtissier ou travailler dans un restaurant français ou italien. Ceux qui optent pour la cuisine japonaise font face à une situation plutôt sombre. Les clients ne veulent pas dépenser...

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