
Figure de proue du manga underground, elle a su conquérir les jeunes femmes de 18 à 30 ans avec des histoires bien ficelées. Récit incisif, trait sobre et sombre. Ses personnages, des femmes, sont souvent confrontés à des situations extrêmes. Onozucca Kahori n'a pas froid aux yeux et l'exprime crûment dans ses dessins. Si la sexualité décomplexée joue un rôle clé dans ses histoires, elle ne tombe jamais dans la vulgarité. Itinéraire d'une mangaka pas tout à fait comme les autres. Née en 1962, c'est à l'âge de 16 ans que Onozucca Kahori commence à dessiner. Après la parution d'une histoire courte de seize pages pour la revue de mangas d'horreur éditée par Asahi Solanin, elle est repérée par la revue érotique Elle Teens comics. Puis c’est au tour du magazine Sun Shuppan et enfin Feel Young qui la révèlera. Aujourd'hui, elle publie des recueils d'histoires courtes qui font sa renommée. En février 2011, elle publiait chez Shôdensha des histoires d'amours impossibles se déroulant à l'époque d’Edo (inédites en français). Du manga classé underground. Elle donne libre cours à son imagination. “Je dessine à mon gré. Je ne cherche pas à faire plaisir. Mes histoires dépendent de mon état d'esprit au moment où je les écris”, explique-t-elle. Pour autant, elle se défend d'être une anti-conformiste. “Au Japon, le manga underground par définition n'existe pas, affirme-t-elle. Tout le monde lit du manga. Hommes, femmes, enfants. Depuis le XIIème siècle et l'arrivée des dessins du Chôjû-giga [caricatures de personnages de la faune], cette forme primitive du manga où l'on raconte l'histoire d'animaux anthropomorphiques. Je ne pense pas être particulièrement provocante. Mon récit pourrait effectivement l'être, mais je ne dessine jamais dans ce but. Je veux casser l'idée que les femmes sont passives, aussi bien dans la société que dans leur vie sexuelle. Cela a été pendant trop longtemps un moyen instinctif de défense pour de nombreuses générations de femmes.” Le sexe est très ...
