L'heure au Japon

Parution dans le n°52 (juillet 2015)

Au cours des derniers mois, les éruptions volcaniques et les séismes se sont multipliés. Faut-il se préparer au pire ? Les amateurs japonais de sensations fortes étaient déçus samedi. Prévue le 30 mai, la sortie de San Andreas, le film catastrophe de Brad Peyton, a été repoussée sine die. Sur le site officiel du long-métrage intitulé au Japon California down, un court message d’excuses indique que les spectateurs devront patienter pour savoir comment Dwayne Johnson parvient à surmonter le déchaînement des éléments en Californie. Si le distributeur Warner Bros a décidé de les empêcher d’avoir des frissons en regardant les effets spéciaux du blockbuster hollywoodien, la nature s’est chargée d’offrir à l’ensemble de la population japonaise une belle dose de frayeur. A 20 h 24, un séisme de magnitude 8,5 sur l’échelle ouverte de Richter, ramenée dimanche à 8,1, s’est produit à environ 700 kilomètres au sud de Tôkyô, dans l’archipel des Ogasawara. Ce tremblement de terre, le second plus puissant jamais enregistré depuis 1885 après celui du 11 mars 2011 qui avait fait plus de 18 500 morts dans le nord-est du pays, a été ressenti sur tout le territoire à des degrés divers allant de 1 à 5 fort sur l’échelle japonaise d’intensité qui compte 7 niveaux. “J’ai eu l’impression d’être sur un bateau pris dans une tempête”, a raconté un habitant vivant au 40e étage d’un immeuble de la capitale. La secousse a été assez forte pour bloquer les ascenseurs et suspendre le trafic ferroviaire pendant plus d’une heure, notamment sur la ligne à grande vitesse reliant Tôkyô à Ôsaka. Malgré l’intensité du séisme dans la métropole qui a rappelé à certains celle du 11 mars 2011, il n’y a eu aucun mouvement de panique et aucun dégât important. Au total, une douzaine de personnes ont été blessées, mais, en lisant la presse du lendemain qui a fait ses gros titres sur l’événement, la population a bien conscience d’être passée à côté d’une catastrophe. “C’est une chance que l’épicentre se soit trouvé à environ 590 kilomètres de profondeur”, a d’ailleurs expliqué un responsable de l’agence de Météorologie nationale lors d’une conférence de presse quelques heures après le tremblement de terre. S’il avait été à 14 kilomètres comme cela a été le cas au Népal, le mois dernier, les conséquences auraient été bien différentes et sans doute plus dramatiques. “Il n’y a pas que les séismes. Ces derniers temps, on recense de nombreuses éruptions volcaniques. Franchement, ça me fait peur”, confie Akiyama Yuhiro, photographe pour le quotidien local Ishinomaki Hibi Shimbun,...

Réservé aux abonnés

S'identifier S'abonner

Exit mobile version