L'heure au Japon

Parution dans le n°80 (mai 2018)

Avec son huitième roman traduit en France, Higashino Keigo confirme son statut de grand maître du genre. Valeur sûre de la littérature policière au Japon, Higashino Keigo s’impose peu à peu dans le paysage du polar en France grâce au travail de suivi mené par Actes Sud. Depuis la publication en 2010 de l’excellent La Maison où je suis mort autrefois (Mukashi boku ga shinda ie), l’éditeur d’Arles a mis un point d’honneur à offrir aux amateurs d’intrigues criminelles originales de quoi assouvir leur passion grâce à ce grand maître du genre. La dernière livraison intitulée Les Doigts rouges (Akai yubi) ne devrait pas les décevoir. A la différence d’auteurs de romans policiers qui s’installent dans une routine qui permet également aux lecteurs de trouver un certain confort, Higashino Keigo ne manque pas une occasion de dérouter ses fans en leur proposant des histoires et des sujets sans cesse renouvelés. Cela peut parfois dérouter, mais cette approche, y compris quand il fait appel dans quelques romans à son enquêteur atypique, le physicien Yukawa, permet d’explorer différentes facettes de la société japonaise, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Avec Les Doigts rouges, l’écrivain nous entraîne dans un quartier tranquille de la banlieue de Tôkyô. Il a choisi de camper le décor dans une maison ordinaire où vit une famille de salaryman tout ce qu'il y a de plus normal, du moins en apparence. Akio, le père, employé de bureau, est marié à Yaeko et ils ont un fils de 14 ans, Naomi. Ils vivent dans la maison des parents d’Akio avec Masae, sa mère qui commence à être atteinte de démence sénile. Jusque-là, rien de plus banal dans le Japon des années 2000....

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