L'heure au Japon

Parution dans le n°49 (avril 2015)

Le cinéaste a toujours accordé une place importante au chemin de fer, symbole important du Japon de l’après-guerre. Yamada Yôji est un homme fidèle. Depuis son entrée à la Shôchiku en 1954, il ne lui a fait aucune défection. Il a également entretenu une amitié fidèle avec nombre d’acteurs et de techniciens avec qui il a tourné la majorité de ses films. Ce sens de la fidélité se retrouve aussi au niveau de son intérêt pour le train qu’il n’a jamais oublié de mettre en scène dans ses œuvres, à l’exception de ses films de samouraïs. De sa première réalisation à la dernière sortie en salles, le cinéaste a toujours accordé une place non négligeable à l’univers ferroviaire. Dans sa fameuse série Otoko wa tsuraiyo [C’est dur d’être un homme], les aventures de Tora-san commencent souvent aux abords d’une gare pour s’achever sur le quai de celle de Shibamata. Cette manie a largement contribué à transformer les fans du cinéaste en des amateurs avertis de trains, désireux de suivre les traces de ses personnages. C’est d’autant plus remarquable que Yamada Yôji s’est souvent attaché à faire la promotion de petites lignes locales ou de gares d’ordinaire peu fréquentées. Grâce à lui, certaines de ces destinations sont devenues très populaires et demeurent encore aujourd’hui des lieux très visités. Classée au premier rang des lignes locales préférées des Japonais, la ligne Gonô entre Kawabe et Higashi Noshiro, au nord-ouest de l’archipel, est caractéristique de l’engouement du cinéaste pour les tracés ferroviaires qui sortent de l’ordinaire. Située au bord de la mer du Japon, cette ligne offre aux voyageurs des paysages uniques, mais aussi des  arrêts qui ne laissent pas indifférents. La gare de Todoroki qui a la particularité d’être isolée et de faire face à la mer est devenue une sorte ...

Réservé aux abonnés

S'identifier S'abonner

Exit mobile version