L'heure au Japon

Parution dans le n°50 (mai 2015)

Pour redonner un sens à leur vie, des habitants ont lancé des projets. Certains d’entre eux sont aujourd’hui des succès. On s’est beaucoup intéressé aux activités des communautés locales qui ont permis de créer des emplois et d’apporter une certaine joie de vivre aux sinistrés désœuvrés. Entre janvier et février 2013, nous avons publié une série d’articles sur les produits créés dans ce cadre. Deux années se sont écoulées depuis et nous avons de nouveau enquêté pour faire le point sur ces initiatives. Ono-kun Ono-kun, avec son visage innocent, ses longs bras et ses longues jambes est une mascotte cousue main par les femmes qui se réunissent dans le local d’habitations provisoires devant la gare d’Ono, à Higashi-Matsushima. Jusqu’à maintenant, Ono-kun s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Un succès pour un business local mais l’objectif est d’en vendre 100 000 unités. On est en train de réfléchir à ce qu’il adviendra une fois que ces femmes auront quitté les logements provisoires. Ono-kun est une mascotte représentant un singe. Elle a été créée à partir d’une chaussette remplie de coton. Le déclic s’est fait à partir d’une mascotte du même genre qui avait été offerte aux habitants des logements provisoires ; la présidente du comité des habitants des logements, Takeda Fumiko a entamé la vente de cette mascotte dès le 20 avril 2012, un an après le séisme. Chaque Ono-kun est une pièce unique confectionnée avec différents types de chaussettes et cousue à la main. Au-delà de son côté mignon, le fait d’avoir été créée dans les logements précaires a touché le cœur de tous. Grâce au bouche-à-oreille, le succès est arrivé rapidement. Ses acheteurs sont devenus ses “parents adoptifs” non seulement un peu partout au Japon mais aussi à l’étranger. La plupart des clients sont très fidèles au point d’en acheter plusieurs. Pour qu’un maximum de personnes viennent en acheter sur place à Higashi-Matsushima, seuls les visiteurs des logements provisoires sont prioritaires pour se le procurer. Les commandes quant à elles ne peuvent être honorées qu’au bout de six mois ! La fabrication est assurée par une vingtaine de femmes de 30 à 60 ans ; un effectif qui a doublé depuis le début. Certaines mères de famille en fabriquent chez elles ce qui permet ainsi de créer de nouveaux emplois. Ono-kun est vendu 1 000 yens (7,80 €). “Je n’aurais jamais imaginé un tel succès. J’avais prévu d’arrêter quand nous quitterions les logements provisoires”, explique Mme Takeda. Fin 2014, 80 logements provisoires devant la gare d’Ono ont été fermés. Il n’en reste plus qu’une vingtaine. On peut encore utiliser la salle de réunion, mais pour continuer nos activités, il faudrait avoir un local indépendant. Alors, un projet de “gare virtuelle” a vu le jour. Il s’agit d’une base...

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