
Fairy Tail est, depuis 10 ans, l’une des séries les plus lues dans le monde. Son auteur évoque son rapport à la traduction. Pour le traducteur, mis à part les noms de sorts, dont Fairy Tail regorge, la difficulté principale est certainement de maintenir une tension sentimentale maximale et ambiguë. Ambiguë parce qu’on parle beaucoup d’amitié et de loyauté dans cette série, mais pas besoin d’être psychanalyste pour deviner que les relations entre les personnages (et l’identification des lecteurs) reposent sur d’autres préoccupations. Il faut donc exprimer une frustration adolescente constante sans jamais lui faire atteindre son seuil de douleur. Sans oublier de saupoudrer une dose idoine d’humour décalé. C’est peut-être d’ailleurs à cela qu’il sert, l'humour ! Contrôler la pression. Bref, le traducteur a beaucoup à faire, et il faut tenir la distance. Thibaud Desbief, le traducteur de Fairy Tail publié en France chez Pika, accompagnera son auteur Mashima Hiro comme interprète à Angoulême pendant toute la durée du festival. Dans le manga indépendant, le fait pour le traducteur d’accompagner un ou une mangaka qu’il ou elle traduit lorsque celui-ci vient en France pour un salon du livre ou une tournée de signatures n’est pas rare. Cela l’est beaucoup plus quand il s’agit d’une star hors catégorie comme Mashima. On pouvait donc penser que le mangaka avait une sensibilité particulière concernant la traduction de ses œuvres en français. Il a bien voulu répondre, par courriel, à certaines questions sur la traduction. Ses réponses, bien que...
