
Adachi Masao a joué un rôle clé dans le cinéma d’avant-garde japonais, lequel a trouvé son public à Shinjuku. Figure essentielle du cinéma d’avant-garde nippon du mouvement contestataire des années 1960, le réalisateur et scénariste Adachi Masao a eu la gentillesse de nous parler de ces années inoubliables. Vous êtes né à Kita-Kyûshû, dans le sud du pays. Quand avez-vous emménagé à Tôkyô ? Adachi Masao : Quand je suis entré à l’Université Nihon. Aviez-vous déjà rejoint le mouvement étudiant à Kyûshû ? A. M. : Pas du tout. Je ne m’intéressais qu’au théâtre et au cinéma. Lors de ma dernière année au lycée, je faisais partie du club de théâtre, mais je passais la plupart de mon temps au cinéma. Aussi, quand je suis entré à l’université, je n’étais pas sûr de la voie à suivre. J’ai finalement opté pour le cinéma parce qu’il me donnait plus de liberté d'expression. Nous étions alors en plein débat sur le Traité de sécurité nippo-américain (connu au Japon sous le nom d’Anpo). Beaucoup de gens étaient contre son renouvellement, et de nombreux étudiants ont manifesté tous les jours dans la rue pendant environ six mois, en 1959. Je me suis vite retrouvé dans le feu de l'action. Alors vous pouvez dire qu'au lieu d’entrer à l’université,...
