
Présenté au Festival de Cannes, Still the Water permet à la cinéaste de nous rassurer sur son très grand talent. Venue à Cannes avec la ferme intention ou la solide conviction d’obtenir la récompense suprême du plus grand festival de cinéma du monde, Kawase Naomi en est repartie les mains vides. Pourtant Still the Water (Futatsume no mado) est sans doute l’une de ses grandes réussites depuis longtemps. Habituée à être invitée aux grands-messes cinématographiques, la réalisatrice avait fini par se contenter de faire films irréprochables sur le plan technique, mais qui ne portaient plus la force de Suzaku (Moe no suzaku) qui lui avait valu de recevoir la Caméra d’or en 1997 ou de La Forêt de Mogari (Mogari no mori), Grand prix du jury en 2007. En l’entendant affirmer que son nouveau film Still the Water méritait la Palme d’or et rien d’autre, beaucoup avaient souri devant ce manque de modestie. Comment une réalisatrice, de surcroît japonaise, pouvait avoir un tel aplomb ? se disait-on avec un petit sourire en coin avant même d’avoir vu le film. Pour être tout à fait honnête, même votre serviteur (sans doute déçu par les précédentes prestations de Kawase) figurait parmi ceux qui la trouvaient un peu présomptueuse. Force est de reconnaître que nous avons eu tort de penser que la cinéaste avait pris la grosse tête. Still the Water est un remarquable film qui recèle une force insoupçonnée. Les premiers...
