
Combien gagnent-ils en moyenne ? S. K. : A Tôkyô, ils perçoivent une somme un peu plus élevée que le salaire horaire minimum, qui avoisine les 958 yens. En dehors de la capitale, leur paie est bien inférieure. De nos jours, il semble que les Japonais évitent ce genre de travail comme la peste. Le gérant d’un magasin m’a confié qu’en un an, il n'a pas réussi à embaucher une seule personne. S. K. : Même mon neveu de 20 ans dit qu'il ne veut pas travailler dans une supérette. Pour ce niveau de rémunération, le travail dans un restaurant ou dans un karaoké est bien moins difficile. Par ailleurs, n’oublions pas que la main-d’œuvre japonaise diminue en général. Et puis, il y a aussi moins de jeunes disponibles du fait du vieillissement de la population, ce qui complique encore la recherche de nouveaux employés. Pour de nombreux étudiants japonais, travailler dans un konbini était une sorte de rite de passage. Avez-vous mené cette expérience vous-même ? S. K. : J'ai essayé, ça n’a pas marché (rires). J'ai passé un entretien, mais on m'a dit que je n'étais pas fait pour ce genre de travail. Vu ce que je fais maintenant, ils avaient probablement raison. Travailler dans une supérette ne relève pas de la sinécure, n’est-ce pas ? S. K. : C’est certainement difficile et compliqué. Cela va bien au-delà de l'utilisation de la caisse enregistreuse et de la mise en rayon des produits. Vous devez pouvoir effectuer de nombreuses tâches assez minutieuses, allant de la gestion du service de livraison de colis à celle de factures de services publics en passant par le traitement de différents types de paiement : espèces, cartes de crédit, voire le paiement électronique par smartphone. Alors pourquoi tant d'étudiants étrangers postulent pour occuper ce type d’emploi ? S. K. : Je suppose que pour les personnes originaires des pays les plus pauvres, le salaire est tentant. Une autre caractéristique intéressante de ce travail est qu’ils peuvent interagir avec les clients locaux, ce qui leur donne une chance de pratiquer le japonais qu’ils apprennent à l’école. Si leur niveau de conversation n'est pas suffisant pour être salarié...
