L'heure au Japon

Parution dans le n°23 (septembre 2012)

Pourriez-vous nous raconter votre rencontre avec le Kojiki ? Est-ce que cela a déterminé votre choix de devenir un des grands spécialistes de ce texte fondateur de la culture japonaise ? Ueno Makoto : Je suis né et j'ai grandi à Fukuoka sur l’île de Kyûshû. Dans cette région, il y a de nombreux sanctuaires dédiés à l'impératrice Jingû. Du coup, dès mon enfance, j'ai appris, sans forcément le vouloir, tout un tas d'histoires la concernant tirées du Kojiki. Au Japon, la population entretient des relations particulières avec les temples et les sanctuaires qui les entourent et les régions où ils sont implantés. Cela se conjugue aussi avec l'univers du Kojiki et du Nihon Shoki (Chroniques du Japon). C'est comme cela que j'ai été en contact avec les récits rapportés dans ces textes. Cela dit, ce n'est pas ça qui m'a conduit à me lancer dans leur étude. Quelle serait, selon vous, la meilleure définition du Kojiki ? U. M. : Littéralement, le Kojiki, c'est le recueil des “faits anciens”. On pourait dire que c'est un document dans lequel les Japonais du VIIIème siécle ont compilé les histoires de leurs aïeux. C'est en cela qu'il s'agit de “faits anciens”. Le Kojiki est essentiellement une compilation de mythes japonais. Si on les compare à d’autres mythes, en particulier ceux venus de Grèce, quelles sont les principales différences, s’il y en a ? U. M. : Comme l'a dit Lévi-Strauss, les mythes seraient une des formes de la sagesse de l'humanité. Je pense que la sagesse est un élément que...

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