L'heure au Japon

Parution dans le n°25 (novembre 2012)

Le metteur en scène s’est toujours attaché à interpeller ses contemporains. Son décès prive le pays d’une de ses voix discordantes. Couronné, début octobre, par le titre de réalisateur asiatique de l’année lors du Festival international du film de Pusan, en Corée du Sud, Wakamatsu Kôji a profité de l’occasion pour rappeler quelques vérités alors qu’un autre cinéaste se serait contenté de remerciements de circonstance. “Seuls les films commerciaux bénéficient du soutien des pouvoirs publics en Asie. Voilà pourquoi la plupart des jeunes réalisateurs se lancent dans le cinéma commercial”, a-t-il déclaré, lui qui, depuis plusieurs décennies, s’était battu pour que le cinéma indépendant puisse exister et être distribué. Wakamatsu Kôji n’est plus. A 76 ans, il a été fauché, le 12 octobre, par un taxi dans une rue de Tôkyô comme il se rendait à la projection de l’un de ses films. Il est décédé le 17. Rebelle dans l’âme, l’homme a passé une grande partie de sa vie à produire des films dont l’un des principaux objectifs étaient d’amener les spectateurs à s’interroger et à réagir. Dans un pays balloté par une crise économique et politique sans précédent, il avait retrouvé ces dernières années sa verve de la fin des années 1960 et du début des années 1970 au cours desquelles il s’était engagé avec son compère Adachi Masao dans un combat politique à la limite de la subversion avec notamment son documentaire Sekigun-FPLP : Sekai sensô sengen [Armée rouge-FPLP : Déclaration de guerre mondiale, 1971] et L’Extase des anges (Tenshi no kôkotsu,...

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