L'heure au Japon

Parution dans le n°96 (décembre 2019)

Le réalisateur de Saudade offre une œuvre originale consacrée au destin de deux moines bouddhistes. Une belle surprise. Présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la critique, la dernière réalisation de Tomita Katsuya a de quoi surprendre a priori les amateurs de ce cinéaste. D’une part, habitué à livrer des films de plus de 2h30, Tenzo dépasse à peine une heure. Et puis, après le génial Saudade (2012) et le non moins intéressant Bangkok Nites (2017), le réalisateur délaisse la fiction pour se consacrer au docu-fiction. Si ces deux précédentes phrases peuvent apparaître comme des critiques, détrompez-vous. C’est plutôt tout à son honneur de sortir des sentiers qu’il commençait à battre afin d’explorer un univers auquel il n’était a priori pas préparé. Il faut en effet rappeler que ce moyen-métrage est un film de commande et que, sans doute, celui, qui avait exploré les tourments de la communauté brasilo-japonaise avant de se plonger dans l’univers de la prostitution thaïlandaise, ne s’intéressait que de très très loin voire pas du tout au milieu bouddhiste au Japon. Aussi a-t-il été surpris le jour où un représentant de l’Association des moines bouddhistes est venu le rencontrer pour lui demander de tourner un film sur la condition de ses membres et leur rôle dans la société japonaise. Malgré une certaine réserve, mais devant l’insistance de son interlocuteur qui avait visionné sa précédente réalisation, Tomita Katsuya a relevé le défi mais en posant bien sûr ses conditions. Après tout, si les moines voulaient avoir un film consacré à leur place dans l’Archipel, ils devaient se montrer tels qu’ils...

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