L'heure au Japon

Parution dans le n°48 (mars 2015)

S’appuyant sur des témoignages et des faits réels, Laurence Thrush livre un très beau film sur les hikikomori. Parmi les sujets de préoccupation de nombreux parents japonais figure le phénomène des hikikomori, ces jeunes qui refusent tout contact avec l’extérieur et vivent reclus, comme le rappellent Maïa Fansten, Cristina Figueiredo, Nancy Pionnié-Dax et Natacha Vellut dans leur ouvrage Hikikomori, ces adolescents en retrait (Armand Colin, 2014). Si l’on en croit le ministère de la Santé, 1,2 % des Japonais a vécu cette situation. 2,4 % des 20-30 ans en ont fait l’expérience. Des chiffres qui sont loin d’être anodins, mais face auxquels les autorités et les plus âgés ont du mal à trouver des réponses. La plupart du temps, les jeunes concernés sont accablés de reproches. On les accuse d’être simplement des fainéants qui profitent de ne rien faire alors que leur situation est loin d’être réjouissante. C’est ce que tente d’aborder Laurence Thrush dans son premier long-métrage tourné au Japon après avoir pris conscience du phénomène dans un documentaire diffusé à la télévision britannique. Réalisé en 2008, De l’autre côté de la porte (Tobira no mukô) s’intéresse à Hiroshi, un adolescent, qui, du jour au lendemain, décide de s’enfermer dans sa chambre et de ne plus en sortir. Pendant deux ans, il refuse d’entrer en contact avec qui que ce soit et plonge sa famille dans le plus grand désarroi. Comme beaucoup d’autres, ses parents ne comprennent pas ce qui a pu amener leur enfant à choisir l’enfermement volontaire. Mais cherchent-ils vraiment à comprendre ? On peut...

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