
Au nord-ouest du pays, les chasseurs traditionnels tentent de préserver leur savoir-faire et s’ouvrent aux femmes. Dès qu’il sort de sa voiture et lance un regard sur le flanc d’une montagne, Saitô Shigemi, un chasseur de 68 ans, repère des traces de pas sur la neige. “Deux lièvres”, murmure-t-il avec l’accent lourd du nord du Japon. “Ils sont montés vers le sommet pour trouver un abri”. A côté de lui, Ebihara Hiroko, sa jeune disciple de 33 ans, qui l’écoute de toutes ses oreilles. Dans le silence absolu qui règne dans la gorge enneigée, ils s’avancent vers le sommet, histoire de localiser les animaux qui se cachent souvent à l’ombre d’un tronc d’arbre. “En hiver, les lièvres se fondent dans le décor avec leur fourrure blanche. Il faut donc faire attention aux yeux et aux pointes des oreilles qui restent noirs”, affirme Saitô Shigemi en gravissant la pente, le pas léger malgré la neige épaisse. Saitô Shigemi et Ebihara Hiroko font partie des 80 matagi que compte...
