
Dans l’ensemble, les pouvoirs publics ont bien réagi aux conséquences du tsunami. Seul le dossier nucléaire a été négligé. Une victime est toujours une victime de trop. Pour les responsables japonais confrontés à une nature capricieuse et parfois meurtrière, il est indispensable de jouer à fond la carte de la prévention afin de limiter au maximum les conséquences funestes d’un séisme. Même si chaque tremblement de terre de grande envergure apporte son lot de mauvaises surprises et de souffrances, les Japonais ont su s’adapter au fil du temps, en tirant notamment les leçons des catastrophes passées afin d’améliorer autant que faire se peut les infrastructures, les opérations de secours et la reconstruction. Concernant le tremblement de terre du 11 mars et le tsunami qui l’a accompagné, beaucoup d’observateurs ont souligné que les autorités avaient beaucoup mieux réagi qu’en janvier 1995 lors du séisme de Kôbe. A l’époque, la très mauvaise coordination des secours avait été dénoncée par les habitants des zones sinistrées et les médias qui ne comprenaient pas qu’un pays aussi moderne que le Japon ne soit pas en mesure de mobiliser toutes ses forces pour venir en aide à une population meurtrie. Un dessin paru dans la presse avait très bien résumé la situation. En deux parties, il montrait d’un côté le shinkansen avec pour légende “270 km/h”, de l’autre, il y avait une ambulance en forme d’escargot sous laquelle on pouvait lire “270 mètres à l’heure”. Il va sans dire que les pouvoirs publics ont retenu la leçon. La pénurie de personnel médical avait cruellement pesé en 1995 alors que le séisme avait eu lieu dans une région très urbanisée et en principe bien pourvue en médecins. La catastrophe du 11 mars 2011 s’est déroulée dans une zone rurale où il y a évidemment moins de docteurs et d’infirmières....
