L'heure au Japon

Parution dans le n°04 (octobre 2010)

Chouchou des cinéastes, le château est un des plus beaux de l’archipel. Un endroit à visiter impérativement. Dans un numéro dont le dossier de couverture est consacré à Kurosawa Akira, il aurait été de mauvais ton de ne pas entraîner le lecteur vers un des sites les plus cinégéniques du Japon : le château de Himeji. Le réalisateur des Sept samouraïs l’a d’ailleurs choisi pour cadre à deux reprises lorsqu’il a tourné Kagemusha (1980) et Ran (1985). Il faut dire que la grâce de sa silhouette et sa couleur blanche dominante lui ont valu d’être surnommé le “Héron blanc” (shirasagi) et de s’imposer comme le château le plus célèbre du Japon. Située à envron 70 kilomètres de Kobe, la ville de Himeji dont la principale attraction est cette place forte est facilement accessible par le shinkansen. On peut ainsi y venir pour la journée avant de repartir vers une destination plus riche en curiosités touristiques. L’histoire de la ville est ancienne et sa localisation dans la plaine de Harima lui a valu d’être fortifiée dès le milieu du XIVe siècle. Mais ce n’est qu’en 1581 que Toyotomi Hideyoshi en fit sa base stratégique pour le contrôle du Japon occidental. Il construisit à cette date le donjon (tenshu) à trois étages qui se trouve actuellement dans la partie nord du site. Par la suite, le château fut confié à Ikeda Terumasa qui procéda, jusqu’à sa mort en 1614, à son agrandissement. Quatrième château du Japon en termes de taille après ceux d’Edo, d’Osaka et de Nagoya, Himeji est le seul à avoir conservé la plupart de ses principales structures architecturales. On distingue un donjon à cinq étages et trois autres plus petits à trois étages. Ils reposent sur une base de pierre très massive qui donne à l’ensemble cette impression d’édifice inexpugnable. Les labyrinthes de douves, les innombrables meurtrières et les nombreux culs-de-sac ont aussi contribué à sa réputation sur le plan militaire, tandis que la finesse de son architecture lui a permis de devenir un symbole du Japon à l’étranger au même titre que le mont Fuji ou la Tour de Tokyo. Il n’est donc pas étonnant que le cinéma et la télévision soient tombés sous le charme de ses toitures incurvées qui attirent le regard...

Réservé aux abonnés

S'identifier S'abonner

Exit mobile version