L'heure au Japon

Parution dans le n°15 (novembre 2011)

Que l’on soit ou non amateur du chat robot imaginé par Fujimoto Hiroshi, une visite s’impose au musée qui lui rend hommage. Rendre hommage à l’un des plus grands noms de la bande dessinée japonaise. Telle était l’ambition des promoteurs du Musée Fujiko F. Fujio qui a ouvert ses portes le 3 septembre dernier à Kawasaki, au sud de la capitale. Si pour une majorité de Français le nom de Fujiko F. Fujio n’évoque pas grand chose, au Japon, il figure parmi les auteurs les plus respectés et les plus appréciés. Sa renommée a largement dépassé les frontières de l’archipel pour gagner l’ensemble de l’Asie où son personnage le plus célèbre Doraemon, le chat robot bleu sans oreilles, est devenu le compagnon de lecture de millions de jeunes et de moins jeunes. Editées en France par Kana, les aventures de Dorameon n’ont pas enregistré le succès qu’on aurait pu escompter. Il n’empêche qu’il est intéressant de plonger dans l’univers de Fujiko F. Fujio, en se rendant dans ce musée qui met en perspective son travail et permet à ceux qui ne le connaîtraient pas de se familiariser avec son œuvre. La municipalité de Kawasaki a mobilisé de gros moyens pour mettre sur pied cet établissement qui bénéficie également du soutien de Fujiko Pro, la société représentant les intérêts du mangaka. Implanté dans le quartier de Tama à proximité de la maison où le dessinateur a vécu jusqu’à sa mort en 1996,  le musée a justement pour vocation de permettre aux visiteurs de découvrir à la fois son espace de travail et de rappeler l’importance de son immense œuvre dans la culture populaire japonaise de l’après-guerre. Le musée dispose d’un stock impressionnant de quelque 50 000 dessins originaux que la veuve du mangaka a donnés et dans lequel il entend bien piocher au fil des années. La salle d’exposition implantée juste après l’entrée est assez vaste. Elle permet de mettre en évidence environ 150 dessins qui permettent aux visiteurs de découvrir le processus créatif de Fujimoto Hiroshi alias Fujiko F. Fujio. Des écrans vidéo diffusent également des courts métrages qui détaillent la façon dont travaillait le créateur de Doraemon. L’omniprésence du  chat bleu dans le musée souligne la place de choix qu’il occupe dans la mémoire collective japonaise. Apparu pour la première fois en 1969 dans des revues éducatives éditées par Shôgakukan, Doraemon s’est rapidement imposé comme un personnage incontournable. Créé initialement par Fujimoto Hiroshi et Abiko Motoo, le chat robot a connu la célébrité, car il a su séduire un public très large. Les enfants comme les adultes sont tombés amoureux de ce gros matou (plus de 140 kg) avec sa large bouche, sa clochette autour du cou et son moteur nucléaire dans la poitrine. Fujimoto Hiroshi est devenu Fujiko F. Fujio après la séparation du duo de dessinateurs en 1987 qui avaient une vision différente de l’avenir du héros préféré des Japonais. Véritable poule aux œufs d’or, Doraemon, c’est d’abord un manga qui s’est vendu à plusieurs centaines de millions d’exemplaires dans l’archipel. Au total, 45 volumes ont été publiés entre 1974 et 1996, date de la disparition du mangaka. Mais c’est surtout la série animée qui a permis de conquérir les cœurs. TV Asahi diffuse depuis avril 1979 les aventures de Doraemon pour le plus grand plaisir des fans qui se retrouvent dans les mésaventures de Nobi Nobita, le garçon que le chat bleu est venu aider pour éviter qu’il ne s’endette trop. En provenance directe du futur, Doraemon ne manque pas de ressources pour sortir son compagnon de situations parfois compliquées qui sont toutes liées à la vie d’un jeune adolescent ordinaire. Nobita ne manque pas de rivaux comme Gôda Takeshi ou Honekawa Suneo qui passent leur temps à lui chercher des noises. Mais Doraemon et ses gadgets finissent toujours par sortir le garçon de ses problèmes. Au second étage du musée, une salle de projection de 100 places diffusent des films originaux qui permettent aux visiteurs...

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