
“On me propose d’acheter des forêts et d’y faire pousser nos propres bambous qui serviront à fixer ces tonneaux en bois… Ce serait l’autarcie complète. Mais sans aller jusque-là, je voudrais bien développer une section pour cultiver nos propres riz. Comme vous avez pu le constater, si nous fabriquons nos outils nous-mêmes, c’est par nécessité, sinon nous risquons de ne plus avoir d’artisans possédant ces savoir-faire. C’est la même chose pour le riz : les agriculteurs avec qui nous avons des contrats sont âgés. Le riz pour le saké est plus difficile à cultiver et demande plus de soins et de travail manuel. Si on laisse la situation telle quelle, on sera bientôt en manque de riz destiné au saké. Monter une structure pour cultiver son propre riz est à la fois le moyen de s’assurer de la quantité et de la qualité du riz, pour lequel nous avons déjà acquis une licence de contrôle depuis quelques années et ce, afin de préparer le terrain, mais aussi d’assurer la vie des artisans qui viennent ici six mois par an. Chez nous, les artisans n’ont pas d’âge limite pour la retraite, ils peuvent travailler tant qu’ils le souhaitent et qu’ils en sont capables. Mais si les six autres mois de l’année, ils pouvaient cultiver du riz, ce serait un moyen de leur garantir une sécurité financière, et notre brasserie serait une structure autonome en ce sens… Encore un rêve de plus…”, estime Shirakashi Masataka, avec un sourire malin. Mais ceux qui ont vu tous ses efforts pour maintenir ces savoir-faire savent que ce n’est pas seulement un rêve,...
