L'heure au Japon

Parution dans le n°68 (mars 2017)

La piété filiale peut conduire à certains excès. Cet ensemble architectural en est une belle illustration. Obsédé par l'idée de trouver un cadeau de fête des Mères, Kanemoto Kôzô s'est demandé s'il ne devait pas lui construire un temple. Quand sa mère est morte en 1934, l'homme d'affaires prospère originaire d'Ôsaka, a abandonné son activité, s'est laissé pousser les cheveux, est devenu un prêtre bouddhiste sous le nom de Kôsanji Kôzo. Deux ans plus tard, il a fondé un temple en l'honneur de sa mère et a consacré les trente années suivantes à sa construction. Le fruit de son travail est niché sur la minuscule île d'Ikuchijima, à dix-huit kilomètres d'Onomichi. Au XVe siècle, cette partie de la mer Intérieure était le "royaume des pirates" contrôlé par le redoutable clan Murakami, qui exigeait un tribut de la part de tous les navires qui y passaient. Le labyrinthe d'îles et de baies isolées constituait un territoire idéal pour la piraterie. Aujourd'hui, le tourisme autour de la piraterie est de plus en plus couru dans la région, et vous pouvez visiter le château de Murakami sur l'île voisine d'Innoshima. Malgré sa petite taille, Ikuchijima avec sa population de 11 000 âmes abrite une quantité surprenante d'art et de culture. Son Bel Canto Hall prétend être l'une des meilleures salles de concert du pays. Son Biennale Project rassemble des sculptures en plein air disséminées sur l'île, contribuant à en faire un vaste musée d'art à ciel...

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