
Seuls 20,6 % des Japonais font des enfants “par plaisir” contre 76,6 % des Français. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Vous enseignez à l’université depuis les années 1980. L’étudiant japonais de cette époque et celui d’aujourd’hui se ressemblent-ils ? M. J. : Je ne voudrais pas apparaître comme une nostalgique du passé, mais c’est vrai que mes étudiants étaient sinon meilleurs, du moins plus assidus autrefois. Je reconnais néanmoins à mes étudiants actuels d’être plus relax, ce qui peut être la résultante de l’enseignement moins intensif introduit par le ministère de l’Education nationale dans les années 1980, sous le terme de yutori kyôiku, très bien traduit en anglais par “pressure-free education”. L’idée était d’alléger les heures de cours pour soulager les enfants et développer leur créativité. Si leur donner le temps de s’ennuyer était certainement une bonne idée, la dérive possible était de renforcer la bipolarisation, les plus favorisés ayant le temps (et l’argent !) nécessaire pour fréquenter les meilleures juku (cours préparatoires aux examens d’entrée) qui augmenteraient leurs chances d’entrer dans une université prestigieuse et/ou dans une faculté prometteuse (économie, droit, médecine). J’ai toujours adoré mes étudiants, leur...
