
Le Japon fait-il encore rêver ? Pour Pipo, la réponse est assurément "oui". Mais en japonais, s'il vous plaît… Pour quelqu'un comme Pipo, soucieux de naviguer sans faire de vague dans son pays de passage (ou pays d'accueil, pour un temps, une vie, l'avenir nous le dira), penser en japonais est une préoccupation de tous les instants. Du matin au soir, serait-on tenté de dire. Mais arrive un moment où l'agitation de l'esprit déborde jusque dans son sommeil. La nuit, elle débarque dans ses rêves, alimentant ce fantasme désormais persistant que de se voir parler "comme les Japonais". Au cours de sa scolarité en France, Pipo n'a eu de cesse d'entendre ses professeurs marteler que la maîtrise d'une langue étrangère passe nécessairement par la faculté à penser directement dans cette langue. Plus facile à dire qu'à faire. Surtout que, paraît-il, cette langue maternelle qu'on nous demande de mettre alors de côté est celle à laquelle le cerveau aurait plus spontanément recours pour exprimer nos émotions. Mais si la langue est ce qui permet de structurer...
