
En 1875, la Maison Kimuraya, la plus célèbre boulangerie japonaise, offre ses lettres de noblesse au pain en confectionnant les tout premiers anpan, ces pains sucrés, fourrés à la fameuse pâte de haricots rouges, dont l'Empereur devint friand. En 1888, Sekiguchi Furansu-Pan introduisit dans l'archipel l'authentique baguette à la française. Imaginant par la suite ses propres déclinaisons comme la baguette au matcha, celle à la crème de sésame noir, proposant ainsi plus de 100 sortes différentes. Après l'anpan, sont apparus les jamu-pan (pains fourrés à la confiture), les kurîmu-pan (fourrés à la crème), le melon-pan (pain sucré en forme de demi-melon). Au rayon salé, le karê-pan (pain frit fourré de curry japonais) ou le katsu-sando (au porc pané). Petit à petit, le pain a conquis les foyers, atteignant une popularité jusque-là inédite. Dans une chronique sur l'histoire moderne du pain, publiée dans le quotidien anglophone Japan Times, la journaliste Shôji Kaori explique de quelle manière “le pain était devenu, pour [s]a mère comme pour beaucoup de femmes au Japon, le moment de réconfort ultime qu'elle s'accordait enfin. Un plaisir coupable, qu'elle dégustait sur le canapé, avec une tasse de café, une fois que la famille...
