L'heure au Japon

Parution dans le n°09 (avril 2011)

Comme aurait pu dire le regretté Pierre Desproges, ils ne sont pas des gens comme nous. Normal, ils parlent franponais. Depuis que le malheur s’est abattu sur l’archipel, le 11 mars dernier, et devant  le sang-froid dont la population a fait preuve, de nombreuses voix se sont faites entendre pour tenter de nous expliquer qui étaient ces Japonais fatalistes et incapables de réagir comme des hystériques. Les médias français étaient pourtant à l’affût. Ils la voulaient leur image susceptible de frapper l’opinion publique. Ils en rêvaient. Mais la dignité de ces femmes et de ces hommes frappés par une catastrophe les a obligés à tourner leur regard dans une autre direction, celle de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi et ses réacteurs en surchauffe. Là encore, on sentait qu’ils auraient aimé rapporter un vaste mouvement de panique au sein de la population japonaise. Au lieu de cela, ils ont rencontré des Japonais, inquiets certes, mais bien décidés à ne pas abandonner le navire comme ont pu le faire de nombreux ressortissants français apeurés par des communiqués alarmistes de l’ambassade de France à Tokyo. Heureusement qu’il y avait les envoyés spéciaux des chaînes de télévision et des radios pour en rajouter, pour apporter des précisions sur le caractère des Japonais que la plupart d’entre eux découvraient pour la première fois. Peut-être aurait-il fallu que tous ces champions de l’information spectacle lisent avant de partir l’excellent ouvrage d’Elena Janvier. Derrière ce pseudonyme se cachent en réalité trois femmes qui connaissent parfaitement le pays du Soleil-levant pour y avoir vécu de nombreuses années. Elles nous livrent en un peu plus de 120 pages un portrait intéressant des Japonais dans leur façon de vivre au quotidien. Plutôt que de se lancer dans un essai,...

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