L'heure au Japon

Parution dans le n°98 (mars 2020)

“Furusato wa kataru koto nashi”. Signée Sakaguchi Ango, cette phrase continue d’intriguer. / DR Au Japon où la notion de furusato est au cœur de beaucoup de préoccupations, on peut comprendre pourquoi cette approche de Sakaguchi Ango peut perturber d’autant que beaucoup de Japonais entretiennent une relation très forte avec la région dont leur famille est issue. Même si, du fait du développement urbain, ils sont de plus en plus nombreux à être nés dans les grandes cités de l’Archipel, ils retournent régulièrement sur les traces de leurs origines, notamment au moment de la fête des morts au mois d’août. Dans la littérature comme au cinéma, c’est un thème d’inspiration important. En 2007, la chanteuse Angela Aki, née d’un père japonais et d’une mère italo-américaine, a rencontré un vaste succès avec son titre Furusato-Home. Pour Sakaguchi Ango, il apparaît clairement que la relation avec sa terre natale est compliquée. Il écrit dans Haha o koroshita shônen [Le jeune garçon qui a tué sa mère], “ceux qui naissent dans le nord commencent à rêver de quitter la maison quand ils sont encore enfants. Le rêve prend racine en eux, mais il ne laisse pas devenir une source d’irritation assez forte pour que celui-ci devienne réalité”. Cela lui fait dire également dans le même texte que, dans cette partie du Japon, “les cèdres ne poussent jamais grands et les petits garçons ne deviennent jamais des hommes”. Pourtant, ce...

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