
Depuis le 15 octobre, le Japon dispose d’un nouveau train. Une façon unique de découvrir des régions encore peu visitées. En 2012, le Japon a accueilli huit millions de touristes étrangers. Un chiffre en progression, mais qui est encore loin des objectifs du gouvernement Abe. Ce dernier espère atteindre les vingt millions d’ici 2020, date à laquelle Tôkyô organisera les Jeux Olympiques. A cette époque, les travaux du train à très grande vitesse qui reliera la capitale japonaise à Nagoya à une vitesse de 500 km/h seront bien avancés. Certains pourront rêver d’emprunter ce bijou technologique, mais avec 80% du trajet effectué sous terre, ils ne profiteront pas des magnifiques paysages dont le pays du Soleil-levant a le secret. Ils auront néanmoins accès à un service irréprochable, l’un des atouts du tourisme nippon. En attendant ce moment, les visiteurs étrangers peuvent goûter à un train aussi unique que celui qui entrera en service en 2027. Celui-là n’a rien à voir avec la sustentation magnétique et des pointes de vitesse phénoménales. Bien au contraire, il mise sur la lenteur et un concept qui fait appel à notre envie de savourer le temps qui passe. D’ailleurs, les promoteurs de ce train baptisé Nanatsuboshi in Kyûshû (Sept étoiles à Kyûshû) insiste sur l’idée de faire découvrir au voyageur “une nouvelle façon de vivre”, car il y a bien longtemps que nous avons délaissé le plaisir de voyager en douceur avec pour seule envie de profiter de chaque instant. Nanatsuboshi in Kyûshû peut se résumer en une expression : le train croisière. En d’autres termes, ce nouveau train, qui est entré en service le 15 octobre, invite à profiter de la beauté d’une région aux paysages variés, mais aussi et surtout dans un cadre tout à fait exceptionnel. Conçu par le designer Motooka Eiji, ce nouvel objet roulant est une œuvre d’art sur rail dont le but est de transporter le passager dans un univers de luxe et de volupté. Le bois est omniprésent, offrant un cadre des plus agréables que ce soit dans les suites ou dans les voitures salon ou restaurant. Il s’agit de mettre le voyageur dans les meilleures dispositions pour qu’il oublie, le temps de cette croisière terrestre, son quotidien. Deux formules s’offrent à lui. Il peut choisir de s’embarquer pour un week-end ou bien de faire un voyage un peu plus long pour se déconnecter de la réalité. Evidemment, les tarifs proposés par JR Kyûshû sont à la hauteur de ce train unique au monde. Il faut compter entre 155 000 yens [1150 euros] et 566 000 yens [4250 euros] en fonction du parcours et de la cabine choisie. La rareté explique ces prix hors du commun. Il n’y a que 14 suites dont deux possèdent le label “de luxe”. Meublées avec goût, disposant d’une salle de bain digne des meilleurs hôtels et d’un confort exceptionnel, ces “chambres” permettent au voyageur de profiter des paysages qui défilent. L’heureux locataire de la suite de luxe A dispose d’une baie vitrée dont il peut jouir quand son wagon est en queue de train. Sinon c’est dans la voiture salon que l’on peut aussi en profiter. Ce wagon occupe un rôle très important dans Nanatsuboshi in Kyûshû. A l’instar des salons des paquebots transatlantiques qui étaient l’occasion de faire des rencontres et de nouer des liens le temps d’une traversée, la voiture salon de ce nouveau train a pour mission de raviver cet état d’esprit et de favoriser les échanges entre les passagers. Recréer des liens dans une atmosphère chaleureuse, rien de plus facile d’autant que tout est pensé pour permettre aux voyageurs de se détendre et d’oublier le temps. La nourriture est un excellent...
