
Furukawa Hideo parle de ses racines, du nucléaire et de l'étrange rapport entre les hommes et les animaux. Dans Ô chevaux, la lumière est pourtant innocente, son roman paru en 2013 chez Philippe Picquier, Furukawa Hideo a abordé de front l’événement le plus dramatique qu’a connu le Japon depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 qui ont donné lieu ensuite à l’accident de la centrale de Fukushima. A sa manière et dans un style toujours fougueux, il porte un regard cru sur cette tragédie dont il ne veut pas effacer le souvenir. Originaire de la région sinistrée, il continue de s’investir pour que la mémoire reste vive. Quand l'idée de ce livre a-t-elle vu le jour ? Furukawa Hideo : le 11 mars 2011, j'étais à Kyôto. J'étais en train de faire des recherches pour mon nouveau livre, lorsque j'ai appris la nouvelle du désastre. Je ne sais plus combien de temps j'ai passé devant mon écran de télévision, à regarder toutes ces images tragiques qui défilaient en boucle. Ma famille, qui vit encore dans la préfecture de Fukushima, heureusement s'en est sortie, mais j'ai immédiatement ressenti le besoin, presque physique, de rentrer dans ma région. C'était comme si une voix intérieure continuait de me répéter que je devais regarder ce qui venait de se passer avec mes propres yeux. Je suis donc rentré tout de suite chez moi, à Tôkyô, et de là, en voiture, je suis parti pour Fukushima. Cette envie de rentrer s'est transformée ensuite en un élan qui me poussait à écrire tout ce que je voyais et tout ce que je ressentais. Ce matériel constitue...
