L'heure au Japon

Parution dans le n°58 (mars 2016)

Située à l’extrême sud du Japon, la petite île a réussi à trouver la recette d’un développement touristique maîtrisé. Une porte vers le paradis. Telle est la première impression qui se dégage lorsqu’on pose le pied sur le sol okinawais, surtout si le premier contact se fait à Ishigaki, à la pointe sud de l’archipel des Ryûkyû. A Naha, sur l’île principale (hontô) d’Okinawa, l’atmosphère aurait été différente. L’aéroport est situé à la limite de la principale cité de ce vaste territoire composé de quatre ensembles : l’archipel d’Okinawa, l’archipel Kerama, l’archipel Daitô et l’archipel Sakishima. Situé à une trentaine de minutes de Taïwan, ce dernier regroupe un ensemble d’îles dont les noms sont synonymes de rêves pour les visiteurs désireux de rompre avec leur quotidien urbain et oppressant. Les îles Miyako et les îles Yaeyama sont la promesse de moments enchanteurs pour celle ou celui qui débarque de Tôkyô, d’Ôsaka voire de Taipei, puisque la modernisation de l’aéroport d’Ishigaki a bouleversé la fréquentation de ces îles qui attirent de plus en plus de touristes en quête de soleil, de plages paradisiaques mais aussi d’authenticité. Contrairement à l’île d’Okinawa dont le bétonnage a grandement défiguré le paysage, les îles Yaeyama, à l’exception notable d’Ishigaki pour des raisons particulières, ont échappé à la mauvaise influence du tourisme de masse qui se traduit souvent par des constructions hôtelières de mauvais goût qui finissent par polluer la vue et détruire la vie locale. La présence de l’aéroport a sans doute contribué à accélérer la transformation d’Ishigaki qui a perdu au fil des années une partie de son identité originale pour ressembler à une petite ville de province japonaise avec son centre-ville en béton et ses rues commerçantes (shôtengai) tristounettes. Base militaire avancée dont l’importance a grandi ces deux dernières années avec la montée des tensions territoriales entre la Chine et le Japon à propos des îles Senkaku (Diaoyu pour les Chinois) sous souveraineté nippone et rattachées à l’archipel Sakishima, Ishigaki abrite des installations des garde-côtes et bientôt celles de commandos, ce qui lui donne un côté un peu martial que le gris de nombreux bâtiment renforce. Même si l’on ne croise pas de soldats ou de véhicules de l’armée, des panneaux vantant les mérites des forces d’autodéfense rendent la cité moins attrayante que les...

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