L'heure au Japon

Parution dans le n°11 (juin 2011)

Depuis quelques mois, de nombreuses petites salles ont disparu. Les autres tentent de trouver des recettes pour survivre. Aussi curieux que cela puisse paraître, le séisme du 11 mars qui a frappé la côte nord-est de l’archipel a eu des retombées positives sur une salle de cinéma située à Tokyo. Uplink, c’est son nom, a vu sa fréquentation augmenter de façon notable lorsque, le 2 avril, elle a mis à l’affiche Into Eternity, un documentaire suédo-finlandais portant sur la construction en Finlande d’un sanctuaire destiné à abriter des déchets nucléaires. La prise de conscience du danger liée à l’accident de la centrale de Fuku-shima Dai-ichi n’est pas étrangère à cet engouement pour ce film qui soulève la question de l’héritage nucléaire laissé aux générations futures. “Dans quel autre cinéma que celui-ci auriez-vous pu voir un tel film ?” demande malicieusement Asai Takashi. Le directeur d’Uplink connaît la réponse. Dans aucun autre, bien sûr, même si le succès de Into Eternity a incité d’autres cinémas à le programmer. Mais ces autres salles sont de la même taille qu’Uplink. Il s’agit de ce que les Japonais appellent les mini theaters, c’est-à-dire des établissements de petites tailles souvent indépendants ne disposant en général que d’un ou deux écrans. Ces cinémas ont joué et jouent encore un rôle important dans la diffusion de films dont les complexes cinématographiques ne veulent pas. Pourtant l’existence de ces salles est aujourd’hui menacée. Nombre d’entre elles ferment leurs portes, réduisant ainsi les chances pour certains longs métrages étrangers ou japonais d’être distribués. Le quartier de Shibuya à Tôkyô, où se situe notamment Uplink, a été l’un des hauts lieux des mini theaters. L’emploi du passé est recommandé, car depuis 2010, plusieurs de ces petites salles ont disparu. Cine Saison ou encore...

Réservé aux abonnés

S'identifier S'abonner

Exit mobile version