L'heure au Japon

Parution dans le n°66 (décembre 2016)

L’école Nakano udon se trouve au pied de Kompira-san, un sanctuaire shintoïste situé au sommet du Mont Zôzu. Depuis l’ère Muromachi, ce chemin de pèlerinage est populaire, mais son accès est difficile. Pour l’atteindre, il s’agit de trouver la force de gravir les 785 marches qui composent son entrée et mènent au sommet du mont Zôzu et son panorama incroyable sur la plaine. En redescendant, n’hésitez pas à vous arrêter au théâtre de kabuki, Kompira Oshibai, bâti en 1835, qui se trouve sur la route du retour. Il s’agirait du plus ancien théâtre du Japon. Le bâtiment en lui-même vaut le détour et peut-être visité toute l'année. En revanche, le calendrier des représentations est limité au seul mois d’avril. Le chemin des jardins de Shikoku vous mènera toujours plus à l’ouest. Jusqu'à Kôchi, ville principale de la préfecture du même nom, où le jardin botanique Makino vous surprendra. Ouvert en 1958, on y retrouve 3 000 espèces de plantes parmi lesquelles de nombreuses découvertes par le professeur Makino Tomitarô lui-même. L'homme a dédié sa vie aux plantes. Sa passion dévorante pour la botanique l’a poussé à répertorier 400 000 espèces de plantes dont 1 500 qu’il a découvertes. Il avait lui-même choisi le lieu pour implanter ce jardin dans les montagnes avec vue sur la pleine lune à la nuit tombée. Il est malheureusement décédé un an avant que le jardin ne soit terminé et ouvert au public. Des jardins de plantes médicinales, d’innombrables fleurs, espaces pour pique-niquer et musée dédié aux travaux du professeur sont regroupés dans le jardin Makino. Les lieux abritent également un laboratoire d’études où l’on continue aujourd'hui à répertorier des espèces de plantes prélevées partout dans le monde entier. A quelques kilomètres de là, un autre jardin de fleurs fait parler de lui depuis qu'il a décroché 3 étoiles au Guide Vert Michelin en juin 2015. Plutôt insolite cette fois, il s'agit du jardin Monet Marmottan dans le petit village de Kitagawa. Là, les 1 500 habitants ont entrepris de reproduire le jardin de Monet à Giverny avec une fleur phare qui n'existe pas dans la version française, mais qui était bien présente dans l'imaginaire du peintre : le nymphéa bleu. Tout l’été jusque fin septembre, on se presse pour observer leur floraison. “Nous sommes les seuls dans le monde à avoir le droit d'utiliser cette appellation, en dehors de Giverny”, précise avec une pointe de fierté Matsushita...

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